Donc, finalement, nous prendrons un 'sleeper bus' de Ha Giang à Hanoi, 6 heures de trajet pour 10$ chacun. Une navette doit venir nous chercher à l'hôtel à 8h55 pour nous amener au terminus de bus. L'arrivée à Hanoi est prévue à 14 h 45, donc j'ai réservé l'autobus suivant, de Hanoi à Ninh Binh, à 17 h, ce qui nous laisse quand même un bon 2 heures pour marcher le 1.3 kilomètre qui sépare les deux terminus de bus. Le deuxième autobus est une limousine, genre de minivan de luxe, plus confortable (6$ par personne). J'ai aussi réservé un bungalow au Rocky Bungalows de Tam Co (à côté de Ninh Binh), et le propriétaire m'a dit qu'il viendrait nous chercher au terminus de la limousine, donc tout est sous contrôle.
Ha ha.
Ça, c'est ce qu'on pensait naivement. Maintenant la réalité.
Nous nous levons tôt comme d'habitude, et descendons à 7 h 00 pour le déjeuner. Oups, les lumières et les portes sont ouvertes mais il n'y a personne. Nous attendons 15 minutes, puis j'appelle le propriétaire au téléphone. Il répond et me dit qu'il arrive. 5 minutes plus tard, il arrive en scooter et nous prépare notre déjeuner : café, pain tranché, oeufs trop cuits sur le plat, confiture aux ananas (le propriétaire est tout fier de nous dire que c'est sa femme qui l'a faite, en se basant sur une recette de Youtube) et un vrai jus d'orange.
À 8 h 45, nous sommes donc au bord de la route. À 9 h 00, le propriétaire appelle la compagnie de bus qui lui dit que l'autobus arrivera à 9 h 15. Finalement, la navette arrive vers 9 h 40, nous amène au terminus, on embarque dans l'autobus et nous partons.
On est très confortables, c'est vraiment une façon agréable de voyager et les couvertures et les bouteilles d'eau sont fournies.
L'arrêt-pipi est beaucoup moins agréable. Lorsque j'arrive devant la cabane qui abrite les toilettes (à gauche pour les hommes, à droite pour les femmes), je réalise avec horreur (et le mot n'est pas trop fort) que j'ai devant moi (et devant tous ceux qui passent par là!) des femmes accroupies les culottes baissées en train d'essayer de faire pipi dans une rigole qui longe le mur de la cabane, à l'intérieur. Toutes alignées, les fesses à l'air. D'autres ont décidé d'essayer de trouver un coin plus tranquille, sur le terrain à l'extérieur de la cabane, sans beaucoup de succès sur le plan de l'intimité.
Je jongle un peu avec l'idée de me retenir jusqu'à Hanoi mais ce n'est pas réaliste. Mais je n'arrive pas à me faire à l'idée de baisser mes culottes en public et, le temps que j'hésite, plusieurs personnes me passent devant et la dernière rentre dans la cabane, ferme la porte...et la barre! Bingo! Je décide de faire pareil, de toute façon il n'y a plus personne qui attend, je peux me permettre de monopoliser la toilette. Ce que je fais sans remords mais avec beaucoup de soulagement.
Mission accomplie, ouf. On retourne dans l'autobus et on repart. À force d'embarquer des gens dans tous les petits villages que nous passons, l'autobus se remplit tranquillement et, bientôt, il nous faut partager notre belle banquette arrière que nous avions presque pour nous tous seuls. Du coup, nous nous retrouvons bien collés à 5...
Il est déjà deux heures et nous sommes encore à 100 kilomètres de Hanoi. On peut oublier l'idée d'arriver dans 45 minutes même si le chauffeur se prend pour un pilote de course et fracasse toutes les règles de sécurité routières en roulant comme un demeuré débile profond, autant dans les villages que sur les routes rurales. Il klaxonne non-stop et les rares fois où j'ose regarder en avant, j'observe des situations tellement épeurantes que je préfère éviter de le faire!
Je reçois un message de la limousine qui doit nous amener à Ninh Binh après notre arrivée à Hanoi. La compagnie nous dit que notre chauffeur nous attendra à 17 h, avec le numéro de sa plaque et son numéro de téléphone. Je me rends rapidement compte que nous n'arriverons probablement pas à temps et j'envoie des messages de plus en plus inquiets à la limousine. Il est 16 h, nous sommes encore à 20 kilomètres d'Hanoi et le bus vient de rester arrêté pour une raison inconnue pendant 20 minutes. Et nous sommes en pleine heure de pointe.
Finalement, nous arrivons à 16 h 35. Pas le temps de marcher, nous marchandons avec un chauffeur de taxi pour qu'il nous amène jusqu'au parc à 1.8 km où nous avons rendez-vous avec la limousine, Jacques envoie un message au chauffeur de limousine pour dire que nous serons à l'heure (ou presque) et que nous arrivons en taxi. La communication est un peu difficile avec le chauffeur de taxi qui ne parle que vietnamien, il me tend son téléphone, je finis par comprendre qu'il veut que j'écrive l'adresse et le nom du parc. Je suis aussi le trajet sur Google Maps pour être sûre qu'il va à la bonne place (la porte principale du parc), il passe tout droit et s'arrête un peu plus loin devant un petit parc pour enfants. Je lui dis que ce n'est pas le bon parc, mais que ce n'est pas grave, nous marcherons pour y retourner (100 mètres). Il insiste pour faire demi-tour et je le guide jusqu'au bon endroit.
Et toujours avec chauffeur kamikaze inclus. Nous parcourons en 1 h 15 un trajet qui prend normalement 1 h 40. Je n'ai pas regardé une seule fois en avant, juste de voir le paysage et les camions défiler de part et d'autre me suffisaient!
Nous arrivons à Ninh Binh. Comme prévu, nous appelons le propriétaire du Rocky Bungalows pour qu'il vienne nous chercher. Il nous dit qu'il arrive, mais 10 minutes plus tard, une femme nous rappelle pour nous dire qu'il ne viendra pas, que c'est trop loin. Bonbonbon. En nous voyant un peu désemparés, un employé du bureau des limousines nous demande si nous avons besoin d'aide et, à coup de Google Traduction, nous arrivons à lui faire comprendre notre problème. Il nous propose d'appeler un taxi et va en chercher un de l'autre côté de la rue. Le chauffeur de taxi nous annonce un prix (raisonnable), notre ange-gardien s'assure que nous avons compris en nous montrant un billet illustrant le prix que nous devons payer, tout va bien.
7 kilomètres et 100 000 dongs plus tard, nous sommes à l'hôtel. Deux dames (une souriante et l'autre moins) nous accueillent et la souriante vient nous montrer notre bungalow. Ma-gni-fi-que. Piscine, superbe toilette, immense chambre et l'environnement a l'air très agréable. Nous avons eu droit à un rabais de 50% avec Booking.com à cause du dernière minute donc nous ne paierons que 20$ la nuit (25 $ CAD), yéé. Comme c'est un coin relativement touristique, les hôtels sont un peu plus chers qu'ailleurs, surtout les bungalows comme nous aimons, alors nous sommes bien contents du prix.
Nous allons ensuite manger, les dames nous apportent du poulet, du bouillon aux épinards, une omelette, du riz et nous surveillent tout le long du repas pour s'assurer que nous mangeons bien tout et de la bonne manière! Le poulet est un peu dur mais le reste est délicieux et un jus de mangue maison complète bien le tout. Les dames sont gentilles et tout heureuses quand je leur dis quelques mots en vietnamien. D'ailleurs, juste de parler un peu amène toujours un grand sourire chez les gens et ils sont toujours contents de m'entendre baragouiner quelques mots.
Fin de soirée tranquille.
Trajet aujourd'hui : 386 km en bus et limousine, 9 km en taxi
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