samedi 30 mars 2019

Samedi 30 mars - Phong Nha

Réveil à 4 h 00, merci les coqs!  Les pêcheurs aussi commencent à sortir, éclairés à la lampe et accompagnés du bruit de leur moteur pétaradant.  Pas de re-sommeil pour moi donc nous paressons un peu au lit ce matin.  Petit déjeuner vers 8 h 15, on se prépare très tranquillement, en admirant les lézards, poules, oiseaux et buffles qui nous tiennent compagnie.

Une ex-bombe au napalm pour décorer l'avant de notre bungalow...






Un de nos nombreux réveils-matins


La propriétaire va gentiment nous chercher en moto, en ville, une liste des prix de location de motos de la seule compagnie du coin qui accepte de louer 'one way'.  Ouch, les prix sont exhorbitants : il nous en coûterait plus de 75$ par jour pour louer 2 motos alors qu'à Ha Giang, nos motos nous coûtaient 20 $ par jour + les assurances.  Nous décidons donc d'un changement de plan : au lieu de partir en moto d'ici et de rejoindre Hué, Da Nang et Hoi An en moto, nous prendrons le train (pas le bus, no way le bus, plus jamais le bus si c'est possible!) jusqu'à Da Nang et nous louerons une moto là-bas avec laquelle nous ferons un circuit qui nous permettra de visiter les villes que nous voulons voir et de 'faire' la fameuse Hai Van Pass à Danang ainsi qu'une petite partie de la route Ho-Chi-Minh, deux incontournables en moto!

Nous réservons donc le train pour demain après-midi et l'hôtel pour 2 nuits à Da Nang, tout près de la plage.  S'il fait aussi chaud que les derniers jours (plus de 30 degrés), nous serons peut-être contents de faire une trempette dans l'océan, même si ce n'est pas dans nos habitudes normalement.

Bon, on finit par partir vers 10 h 00 vers le Jardin botanique de Phong Nha où j'ai lu qu'il était possible de faire une jolie balade à pied, avec cascades, etc.  L'employée à la billeterie nous avertit de faire attention aux rochers qui peuvent être glissants et nous partons, tout guillerets sur le chemin dans la jungle.




Oups, après quelques centaines de mètres, nous sommes un peu moins guillerets.  La sueur commence à nous couler dans les yeux, le chemin est mal indiqué et les roches sont en effet glissantes.  Et nombreuses.  Et difficiles d'accès.  Avec notre casque dans les mains, nous manquons de stabilité et de mains pour escalader!  Nous titubons encore quelques mètres avant de déclarer forfait et de retourner au point de départ.  Nous tentons un autre sentier vers une chute mais, bien que facile au début, il devient vite escarpé et rocheux et nous devons abandonner encore une fois.


Bon, tant pis pour la promenade, en plus, il fait trop chaud pour que ce soit vraiment agréable.

Retour aux motos et on repart vers notre prochaine destination.  La vallée Bong Lai, reconnue pour ses scènes pastorales et idylliques (je cite).  Nous en profiterons pour y luncher, au restaurant Moi Moi, dont la spécialité est le porc dans un tube de bambou.

Magnifique promenade dans de petites routes comme nous les aimons, sans camions ni autos, et dans un environnement ultra-paisible et agréable.


Nous arrivons au restaurant vers midi et nous commandons notre porc au bambou.  Les gens sont super sympathiques et l'environnement est superbe.



Nous avons même le privilège d'avoir un bambou fraichement coupé que le propriétaire est allé chercher dans le champ pour nous!



Cela prend une heure aux 3 cuisinières pour concocter la recette mais quel délice!!  Comme d'habitude, les portions sont immenses, décidément on n'apprendra jamais qu'il faut commander un seul plat et le partager.  Pas grave, je ramène un 'doggy bag' encore une fois.


Retour par d'autres petites routes tranquilles vers l'hôtel, un peu plus long que prévu car on se perd mais c'est tellement beau qu'on s'en fiche un peu.


Arrêt dans la ville de Phong-Nha, juste à côté de l'embarcadère des bateaux pétaradants qui emmènent les touristes à  la grotte de Phong-Nha.  Une femme essaie de nous convaincre de venir à gauche dans le coin touristique, mais je fais la sourde oreille et me dirige plutôt vers la droite, vers un café qui me fait de l'oeil et qui semble beaucoup plus vietnamien.  Un bon grand café au lait dans un bel environnement, que demander de plus!



Le long de la rivière, en revenant vers le homestay.




De retour à l'hôtel, on parle avec la propriétaire qui propose de nous amener au terminus d'autobus demain après-midi (en scooter) pour prendre le bus qui nous amènera jusqu'à la gare, située à quelques dizaines de kilomètres dans une autre ville.  Nous avons réservé des couchettes 1ère classe dans le train pour le voyage qui dure 7 heures.  À suivre!!

Notre trajet aujourd'hui : 50 km de moto

vendredi 29 mars 2019

Vendredi 29 mars - Phong Nha

Nuit très courte puisque nous nous sommes couchés vers 5 h et que, pour ne pas manquer le petit déjeuner, nous sommes debouts à 8 heures.  Le paysage est enchanteur... si on oublie le bruit des bateaux qui défilent sur la rivière pour amener les touristes visiter la grotte Phong Nha, accessible seulement en bateau.






Nos hôtes sont adorables et nous présentent la famille.  Les enfants sont curieux et souriants, surtout quand je donne au bébé des morceaux de mon pitaya (fruit dragon).  Le déjeuner est très bon.



Nous glissons un mot à notre hôtesse comme quoi nous aimerions éventuellement louer des motos et 15 minutes après, alors que nous sommes en train de nous préparer, deux personnes arrivent en scooters qu'ils stationnent près de notre bungalow.  L'efficacité vietnamienne telle qu'elle nous impressionne depuis le début du voyage!

Nous partons donc visiter la grotte Paradise, à une vingtaine de kilomètres du Homestay.  Au début,  nous prenons la route principale, pas super agréable à cause des camions, mais après une dizaine de kilomètres, nous prenons enfin une route secondaire et entrons dans le parc.  Le paysage est magnifique et la route est presque déserte.





Nous arrivons dans un grand stationnement bordé de boutiques.  Un surveillant (toujours!) nous indique où stationner nos engins (10 000 dongs - 50 sous) et nous allons acheter nos billets pour la visite (500 000 dongs - 20 $, un record!).  Nous avons le choix entre marcher 1.3 km ou prendre un cart de golf, évidemment nous marchons.  Il fait chaud mais nous sommes sous les arbres, donc c'est supportable.  Il y a peu de monde et nous sommes bien heureux d'avoir suivi la recommandation des guides de visiter entre 11 h 30 et 12 h 30 pour être plus tranquilles.


Oups, petite pancarte maléfique :

Ouch, c'est soudainement moins supportable, car la montée est raide et nous sommes rapidement en lavette.  Beuh.


Mais, bon, cela valait la peine!!  Et il y avait très peu de touristes, les plus bruyants étant les Asiatiques.











Arrêt-rafraichissement (coke) en ressortant puis nous redescendons au stationnement où nous mangeons des nems (rouleaux de printemps) frits, beaucoup moins bons que les nems frais.  Nous revenons aux bungalows par une autre route, moins bien entretenue mais aux paysages tout aussi agréables.


Le reste de la journée, nous farnientons (on se souvient que nous n'avons dormi que 2 heures la nuit précédente!), alors sieste, Internet, lecture.  Vers 17 h, Jacques est invité par le propriétaire et ses amis au Happy Hour, juste avant que l'orage éclate.  Je travaille sur le blog pendant ce temps.

Le très happy hour avec beaucoup de "happy water" (saké)!


Le souper nous est ensuite servi devant notre bungalow, c'est toujours aussi bon (et, comme souvent, composé de riz, de boeuf, haricots verts, rouleaux frits, et la fameuse petite sauce piquante au poisson.  Miam!

Jeudi 28 mars - Ninh Binh-Phong Nha

Derniere journée à Ninh Binh puisque nous partons ce soir par le ''sleeper bus' vers la parc national Phong Nha, aux cavernes majestueuses.

Au programme aujourd'hui : location de moto à l'hôtel et direction temples, caverne et village flottant.  Une cinquantaine de kilomètres en tout.  

Comme prévu, avant, nous allons faire un tour de bateau incontournable à Ninh Binh, celui de Tam Coc.  Nous avons réussi à nous lever tot, du coup, à 8 heures, nous sommes prêts à partir sur nos bolides (des scooters 50cc, haha), nous avons déjeuné et nos bagages sont entreposés chez la gentille propriétaire de l'hôtel (gentille tant qu'on finit son assiette, sinon attention!).


Au fond, l'entrée d'une caverne d'une longueur de 400 mètres environ et une petite partie de l'ile-poulailler de l'hôtel

Comme espéré, lorsque nous arrivons à l'embarcadère de Tam Coc, il y a très peu de monde et notre balade se fait très paisiblement au milieu des rivières et des montagnes.  Quelques vendeuses en bateau essaient de nous vendre leur stock (des fruits et de la nourriture surtout) mais nous refusons et elles n'insistent pas.












Le débarcadère et les canots en attente

La balade dure environ 2 heures, nous donnons un pourboire de 100 000 dongs à notre rameuse qui a travaillé fort à ramer avec ses pieds.  Elle semble contente, ouf.  C'est très délicat les tips au Vietnam, ce n'est pas une pratique courante ni encouragée, mais dans certains endroits plus touristiques, cela change.

Nous reprenons nos motos et sortons de la ville pour nous diriger vers la pagode de Am Tien dont une des particularités est d'être abrité en partie dans une petite grotte qui servait de lieu de torture.  Balade agréable autour du lac artificiel, il fait très chaud!



Encore beaucoup de marches...À 32 degrés, c'est dur.





Un petit vidéo de haut (pris sur Internet) 

Presqu'en face, nous découvrons l'ancienne capitale du Vietnam en l'an 1000, Hoa Lu.  Cette fois, nous nous faisons avoir par les '''surveillants" de moto qui insistent pour que nous stationnons notre moto sous leur surveillance (pour 10 000 dongs - 50 cents) avant d'entrer sur le site historique.  Nous découvrirons ensuite que nous aurions très bien pu y entrer en moto et stationner plus près des lieux à visiter (et gratuitement).  Bon.  C'est bien beau pareil mais on commence à être un peu blasés des temples et des pagodes qui finissent par tous se ressembler.


Il est midi trente.  Nous essayons vaguement de trouver un restaurant qui vendrait des sandwichs (banh mi), sans succès, aussi nous décidons de continuer jusqu'à notre prochaine destination : le village flottant de Kenh Ga.  Mignon petit village, à l'architecture très différente de tout ce qu'on a vu jusqu'à maintenant.  Plusieurs habitants vivent et travaillent sur l'eau, dans de grandes péniches.





Le village vu d'en haut (photo prise ICI, sur Internet)

Après un effort vain d'acheter deux bananes d'une vendeuse sur le trottoir (qui ne vendait ses bananes qu'en grappe), nous décidons d'arrêter chez une habitante qui nous a invités à venir manger chez elle aloù rs que nous passions devant sa maison.  Elle est très contente de nous voir arriver et nous installe dans sa cuisine, car il fait trop chaud dehors.

Elle nous propose du riz et de la viande (du boeuf), avec des légumes, nous sommes bien contents.  Nous lui demandons innocemment si elle a du coke, elle semble un peu embêtée, nous dit qu'elle revient et part en scooter, en nous laissant tout seuls chez elle, avec son bébé d'un an qui grignote un biscuit sur une chaise, pas attaché, bien sûr.  Il ne bougera pas de tout le temps que sa maman sera absente, nous regardant simplement d'un regard curieux.


10 minutes plus tard, elle revient avec deux Cokes et des légumes et commence à préparer le diner.  En attendant, elle nous propose d'aller nous faire faire un massage (seulement 150 000 dongs - 7 $ - pour une heure) mais on décline.  Une heure après notre arrivée, elle nous amène notre repas somptueux.


Nous jasons ensemble (de nos enfants respectifs surtout).  Elle ne nous demande que 10$ pour le repas et nous salue très chaleureusement quand nous partons.  Quelle belle rencontre!



Retour à Tam Coc

Nous revenons tranquillement vers l'hôtel et nous nous arrêtons pour prendre un café dans le petit village de Tam Coc, juste avant l'hôtel.  Nous nous amusons à regarder les scooters et leurs étranges chargements passer.  Nous repartons ensuite pour l'hôtel où nous lirons pendant 2 heures avant d'appeler un taxi (Grab - équivalent de Uber) pour nous amener au terminus d'autobus.


Nous sommes une heure d'avance.  Le point de rassemblement se situe devant un restaurant-agence de voyages et le propriétaire s'occupe de gérer les réservations, en demandant à tous ceux qui arrivent leur destination.  L'endroit se remplit peu à peu de jeunes 'backpackers'.  Nous avons l'air de vieux croulants, pfff.  Un premier autobus arrive, le propriétaire appelle les heureux élus qui pourront y embarquer et rassure les autres (dont nous) qu'il y a 4 autres autobus qui arrivent, qu'il y en aura pour tout le monde.  Un peu plus tard et un troisième autobus arrivé, il dit à tous ceux qui restent d'embarquer. Sauf nous.  Nous, c'est le prochain, dit-il.  Cela ne nous dérange pas trop, car à voir le monde qui embarque, il ne restera pas beaucoup de place et nous n'avons pas envie de dormir par terre (oui, ça arrive régulièrement quand les couchettes sont toutes occupées...).

Pendant que les autres embarquent, le propriétaire part conduire de jeunes backpackeuses à un hôtel.  Alors que tout le monde est embarqué, la femme du propriétaire arrive et se met à donner des ordres à gauche et à droite, tout énervée.  Et nous dit d'embarquer.  Heu... Non!  Elle parlemente, change d'idée, fait redescendre tout le monde, met une fille de côté, nous fait mettre nos bagages dans la soute, fait rembarquer tout le monde en vitesse, sauf la fille, nous dit d'embarquer aussi (on est résignés, on y va, surtout qu'elle nous affirme que c'est le dernier bus).  Je ne prends pas de chance et je choisis les deux premières couchettes en vue, situées en avant, en haut.  Nous avons gardé nos casques de moto et nos sacs à dos avec nous, autant dire qu'il ne reste presque plus de place pour nous sur les mini-couchettes!  Enfin, on se tasse comme on peut et le bus part (après avoir finalement embarqué la dernière passagère).

Chauffeur cow-boy, on est bien content quand le bus s'arrête après 15 minutes et qu'il y a 30 minutes de pause (déjà!) et changement de chauffeur.  Le nouveau chauffeur est un peu plus prudent à priori et je relaxe un peu.  Je réussis même à somnoler vers 2 heures du matin quand soudain, je réalise que nous sommes passés de l'autoroute à 4 voies à une route montagneuse à 2 voies et que le chauffeur est soit en train de s'endormir, soit a sniffé un peu trop de coke (je ne niaise pas, il paraît que c'est très fréquent au Vietnam).  En tout cas, il va tout croche, conduit plus dans l'accotement que sur la route et dépasse n'importe comment, à gauche, à droite, dans les tournants, à la dernière minute.  Il zigzague dangereusement et je suis totalement terrorisée, persuadée que nous vivons nos derniers moments.  Il fait même des étirements de bras, les deux bras en même temps, sans tenir le volant, se penche pour chercher quelque chose à côté de lui, renifle sans arrêt, se frotte les yeux, au secours!!!

Finalement, il tourne sur une route plus étroite et, dans un sens, c'est rassurant, car la route est abîmée et il n'a pas le choix de ralentir.  De plus, il ne peut plus dépasser personne car il n'y a qu'une voie, et, ensuite, cela veut probablement dire que nous arrivons bientôt, ce que me confirme Jacques qui vient de se réveiller.  Mon Dieu, j'ai peut-être une chance de survivre!!

Je n'ai jamais été aussi contente d'arriver à destination... Et de voir une gentille dame tenir une pancarte avec nos noms.  Elle est en scooter mais, après ce que je viens de vivre, elle aurait pu être à pied que j'aurais été contente.  Je mets mon casque, elle prend mes sacs, dit à Jacques qu'elle reviendra le chercher et nous partons.  10 minutes plus tard, nous sommes au Little Rock Homestay, 22$ CAD la nuit.  Même s'il fait noir (4 heures du matin, quand même), ça a l'air super beau et notre bungalow est magnifique, avec vue sur la rivière, juste WOW!!!  Je m'installe sur un hamac en attendant que notre hôte revienne avec Jacques et nous finissons ensuite notre nuit beaucoup plus sereinement que nous l'avons commencée...

Notre trajet aujourd'hui : 9 km en  bateau, 75 km en moto et 372 km éprouvants en bus